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« Il ne faut pas lâcher le morceau » : à Vierzon, le mouvement social se durcit chez Paulstra

En opposition à la nouvelle convention collective de la métallurgie qui entrera en vigueur le 1er janvier 2024, les opérateurs de Paulstra sont en grève depuis plusieurs semaines.

« Le conflit s’endurcit, il ne faut pas lâcher le morceau ! » Face à la petite centaine de grévistes réunie ce mercredi 6 décembre devant les grilles de l’usine Paulstra, David Bouquet, élu titulaire CGT et secrétaire du Comité social et économique (CSE) au sein de l’entreprise Paulstra, harangue la foule. « Je sais qu’une grève ça pique et que c’est bientôt Noël, mais tant qu’on n’a pas de retour, il faut montrer notre mécontentement. »

Vent debout contre la nouvelle convention collective de la métallurgie, la CGT, seul syndicat, majoritaire, à ne pas l’avoir signée en 2022 sur le plan national, durcit le ton à quelques semaines de son entrée en vigueur.

Cela fait depuis novembre déjà qu’un conflit larvé oppose le syndicat et la direction de ce sous-traitant automobile, fabricant de pièces en caoutchouc antivibratoire, intégré au groupe Hutchinson lui-même détenu majoritairement par Total. En cause, principalement, la grille de qualification qu’introduit la mise en place de cette nouvelle convention collective, que le syndicat considère comme un recul social. « Avant, nous avions un système de coefficient basé sur l’individu, désormais la cotation ne reconnaît que l’emploi et plus la personne », avance David Bouquet.

Pour eux, nous, les opérateurs, nous ne sommes que des presse-bouton

Concrètement, ce sont maintenant six critères qui sont retenus pour catégoriser un poste : complexité, autonomie, connaissance, contribution, communication et encadrement. C’est sur la notation de ces critères que les salariés s’estiment lésés. « On considère que l’on nous rabaisse par rapport à notre emploi », poursuit le syndicaliste.

C’est notamment sur le critère communication que les grévistes, presque tous opérateurs de production, dénonce un défaut d’objectivité. « Ils jouent énormément sur les mots. Pour eux, nous, les opérateurs, nous ne sommes que des presse-bouton ». Des agents administratifs auraient quitté le mouvement social, selon le syndicaliste : « Mardi dernier, juste avant un piquet de grève que nous organisions dans le hall, certains agents ont obtenu une cotation plus importante, affirme David Bouquet. C’est plus facile pour la direction car ils ne sont pas nombreux dans les bureaux, alors qu’à la production, c’est la note de 90 personnes qu’il faudrait changer. »

Toute la métallurgie concernée

Sur les 170 salariés du site, ils étaient 90 en grève ce mercredi à se relayer pour filtrer les camions qui rentraient au compte-goûtes. « Nous restons dans le dialogue social, estime pour sa part Daniel Angibault, de l’Union locale CGT Vierzon, venu en soutien. Tout le secteur de la métallurgie est concerné. »

Également venu en signe de solidarité, Arnaud Salle, délégué syndical CGT de Jtekt à Vierzon, affirme que les problématiques sont les mêmes au sein de son entreprise. Même son de cloche chez France Fermeture (Massay et Saint-Hilaire-de-Court) dont quelques représentants syndicaux étaient aussi présents : « Pour l’instant, c’est calme mais avec les négociations annuelles obligatoires, cela risque de bouger en janvier », confie l’un d’entre eux.

Jointe par téléphone, la direction de Paulstra n’a pas souhaité communiquer en raison de l’absence du directeur. De son côté, la CGT affirme vouloir stopper la production « deux à trois heures par jour » jusqu’au 12 décembre.

Thomas Ancona-Léger

Le mouvement social se poursuit chez Paulstra Vierzon

Les négociations sont toujours au point mort chez Paulstra, à Vierzon, entre la direction et le syndicat CGT. Un mouvement de grève dure depuis plusieurs semaines, en lien avec la nouvelle convention collective de la métallurgie.

En cause, la mise en place de la nouvelle convention collective de la métallurgie et ses nouveaux critères de qualification qui cristallisent les tensions au sein de l’entreprise.

Ce mardi 12 décembre, aux alentours de 10 h 30, ils étaient une trentaine de personnes à s’être rassemblé devant les grilles du sous-traitant automobile, dont beaucoup de soutiens venus d’un peu partout dans le Cher. Des délégations de Bourges, de Saint-Florent-sur-Cher, mais également de Vignoux-sur-Barangeon, avec la présence de délégués syndicaux de l’usine Lisi Aerospace.

« Cette convention, c’est du légal qui s’impose à nous, on n’a pas le choix, assure Jonathan Goszka, le directeur du site. Je comprends que ce soit nouveau et que ça brouille les repères, il faut continuer à communiquer. »

Une communication pour l’instant dans l’impasse, à l’image de la rangée de palettes qui bloquait l’entrée du site aux camions, ce mardi matin. « On veut simplement que cette nouvelle cotation reflète la réalité de notre travail », confiait le délégué syndical David Bouquet qui constatait que, depuis leur dernière action le jeudi 7 décembre dernier, « rien n’a vraiment évolué ».

Thomas Ancona-Léger

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